Vos droits DENONCER accidentés de la route révoltés

une pause pour voir si la SAAQ est sincère

DAVID RÉMILLARD Le Soleil

(Québec) Le collectif d'accidentés de la route réclamant des réformes dans le traitement des demandes et des versements d'indemnités de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) a suspendu sa grève de la faim dès son premier jour à la suite de l'intervention du ministre des Transports, Robert Poëti.

Menée par Nadia Grenier, inapte au travail depuis un accident survenu il y a quatre ans, la quinzaine de grévistes de la faim se sont rendus devant l'Assemblée nationale comme prévu, mercredi matin, pour entamer leur ultime moyen de pression.

Ces derniers réclament des changements dans les façons de faire de la SAAQ. Ils souhaiteraient notamment que les diagnostics posés par leurs médecins - et non pas seulement ceux posés par les médecins de la SAAQ - soient pris en compte dans l'évaluation des dossiers.

Si chaque cas est différent, les arguments sont les mêmes pour tous : la SAAQ «doit cesser de nous prendre pour des fraudeurs», a de nouveau tranché Nadia Grenier, mercredi. Cette dernière ne reçoit plus d'indemnités de la SAAQ depuis le mois de mai 2012, puisqu'elle est considérée comme apte au travail par la Société. Pourtant, elle n'a jamais été en mesure de remettre les pieds chez son employeur, à l'exception d'une brève tentative de retour progressif.

La menace d'une grève de la faim a visiblement poussé le gouvernement à réagir. Le ministre des Transports, Robert Poëti, est allé à la rencontre du groupe mercredi après-midi. L'élu a organisé une rencontre en soirée avec les agents de la SAAQ pour chacun d'entre eux.

Jointe après les discussions près de quatre heures après leur commencement, Nadia Grenier a affirmé au Soleil que la grève de la faim était suspendue pour 10 jours. «M. Poeti a pris le temps de venir nous rejoindre et nous a demandé de prendre le temps de leur [la SAAQ] laisser une seconde chance de regarder nos dossiers», a-t-elle expliqué.

Chacun des 15 manifestants a donc pu raconter sa version des faits devant un médecin et un fonctionnaire. Le processus recommence pour ainsi dire à zéro. Mais pas question cette fois de s'éterniser, a prévenu Mme Grenier. Si aucune décision favorable n'est rendue, «dans 10 jours, on ressort», a-t-elle promis.