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douleur physique et psychique

Le TAQ exige que la SAAQ considère la personne dans son ensemble, physiquement et psychologiquement

 

[24] Le requérant dit que, malgré l’aspect surtout psychologique de son
dossier à l’heure actuelle, il continue à avoir énormément de problèmes du
côté physique. Il voit un nouveau médecin, un certain Dr Séguin, qui lui
prescrit ses médicaments à tous les mois. Il voit une dame Guindon du CLSC
pour ses problèmes psychologiques à toutes les deux semaines. Ceci ne le
soulage pas de ses douleurs chroniques mais lui permet de « sortir le
mauvais ». Il vit actuellement seul, ayant perdu sa copine et même ses amis.
Il a perdu énormément de poids. Il a fait faillite, il a eu une dépression
majeure. Il est impatient. Le requérant dit que son TENS est à peu près la
seule chose qui le soulage un peu.

 

[29] Le Tribunal ne tombera pas dans le piège de séparer un homme
victime d’accident d’automobile en personne physique et personne
psychique. Le Tribunal ne tombera pas davantage dans le piège de dire
qu’une personne qui est reconnue psychiquement incapable de travailler
serait toutefois physiquement capable de travailler.

[30] L’homme est encore en traitement. D’ailleurs, comme le disent
presque tous les psychiatres, le problème psychique chez cet homme est
directement lié à sa douleur chronique. La psychiatre Quintal recommande la
fréquentation d’une clinique de la douleur et les psychiatres Nadon et
Bouchard parlent de troubles d’adaptation reliés à de la douleur chronique et
à des incapacités physiques résultant de l’accident d’automobile. Le
psychiatre Nadon dit même que le requérant devra continuer les traitements
de physiothérapie qu’il se donne lui-même.

[31] L’homme n’est toujours pas capable de travailler. L’homme a droit à
la poursuite de ses traitements, tant physiques que psychiques, s’ils sont
dûment prescrits par un médecin qualifié. Quand son état sera stabilisé et
qu’il sera apte au travail, la Société intimée verra à le faire réévaluer aussi
bien sur le plan physique que sur le plan psychique et ce, aussi bien sur
l’aspect des indemnités de remplacement de revenu que sur l’aspect des
séquelles permanentes.

[32] Dans les circonstances, le Tribunal CONSTATE que, par admission,
la relation entre l’état psychologique du requérant et l’accident a été admise
et que le requérant a eu droit à une poursuite ininterrompue de ses
indemnités de remplacement de revenu.

[33] Par ailleurs, le Tribunal CONSIDÈRE qu’il est prématuré de se
prononcer sur les séquelles permanentes, quelles qu’elles soient.

[34] Le Tribunal CONSIDÈRE qu’il serait INOPPORTUN de séparer la personne en deux en concluant que le requérant serait apte au point de vue
physique et inapte au point de vue psychologique, avec tous les risques
qu’une telle fausse distinction pourrait apporter.

[35] Enfin, le Tribunal, vu la conclusion des différentes expertises
psychiatriques, CONSIDÈRE qu’il y a nécessité d’autres traitements, non
seulement sur le plan psychiatrique (sur lequel, à proprement parler, le
Tribunal n’aurait pas compétence) mais également sur le plan physique,
particulièrement quant au remboursement du TENS alors prescrit par le Dr
Brennan.

[36] Le Tribunal ORDONNE donc à l'intimée de rembourser au requérant
la somme de 410$ pour l'achat du TENS, avec intérêts sur les sommes dues.
FRANÇOIS

Fichiers

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partagé par carmenf le 25 juil. 2008 à 14:25 GMT · 787 téléchargements · 34 649 octets · dans Douleur physique et psychique

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