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Généreux bonis à la SAAQ

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Geneviève Lajoie Mercredi, 20 avril 2011 13:05

Les cadres et hauts dirigeants de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) ont eu droit à des bonis de 600 000 $ en 2010, une situation qui ulcère le Parti québécois, qui exhorte le ministre Sam Hamad à mettre un terme à ces pratiques.

« Comment le ministre des Transports peut-il tolérer qu'un monopole d'État se paye des bonis sur le dos des automobilistes et des motocyclistes? » a pesté le député péquiste Nicolas Girard hier, à l'Assemblée nationale.

La SAAQ dans le rouge

Le représentant du comté de Gouin ne comprend pas comment le ministre Hamad peut accepter « de faire rire de lui par ce monopole de l'État », une société qui est toujours dans le rouge depuis les pertes historiques de 40 milliards de dollars de la Caisse de dépôt et placement du Québec en 2008.

Le député Girard est d'autant plus outré que sa prédécesseure Julie Boulet avait usé d'une panoplie d'adjectifs pour dénoncer les généreux bonis octroyés aux dirigeants de la société d'État à la même période l'an dernier.

« Inacceptable », « exagéré », « abusif » et « inapproprié » avait soutenu la ministre, qui avait même pris la peine de téléphoner à la grande patronne de la SAAQ pour lui dire sa façon de penser.

« Plus ça change, plus c'est pareil. Il y a un an, on apprenait que les hauts dirigeants de la SAAQ avaient décidé de s'octroyer de généreux bonis. Or, les dirigeants de la SAAQ récidivent encore cette année », a-t-il insisté.

La grande patronne s'explique

Quelques minutes plus tard, en commission parlementaire lors de l'étude des crédits, la présidente et chef de la direction, Nathalie Tremblay, a tenu à amener quelques précisions. Pour les hauts dirigeants (sept vice-présidents), les primes au rendement ont été de 220 000 $ en 2010, le reste étant des bonis versés aux cadres.

Mme Tremblay, qui a une rémunération annuelle de 182 000 $, a ajouté qu'elle n'avait pas eu de prime cette année.

La « rémunération variable » qui est versée aux dirigeants de la SAAQ s'appuie sur la performance de l'organisme, qui se base notamment sur les résultats du bilan routier du Québec et sur la performance de la gestion des coûts au sein de la société d'État.

« Sur l'horizon de cinq ans de notre dernier plan stratégique, nos coûts ont réduit de 4,9 % », a-t-elle signalé.

Le ministre Hamad a accusé pour sa part son adversaire de ressasser de vieilles histoires, puisque ce sont des bonis de 2009 versés en 2010. Depuis, on a réglé ça, l'histoire des primes au rendement, a-t-il lancé.

L'an dernier, les bonis aux hauts dirigeants et aux cadres atteignaient 200 000 $.

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