Accidentés LA SAAQ et Marisol.L.G Marisol en 2018-2019

3.3 la saaq et le centre de réadaptation

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descente en enfer

Dès mon hospitalisation et surtout dans ce centre de réadaptation, je me plaignais constamment d’avoir des difficultés à lire. Pour vous expliquer un peu le phénomène que je vivais, j’aimerais tout d’abord vous informer qu’au moment de mon hospitalisation, j’ai reçu des visites de collègues ainsi que d’enseignants et une d’entre elles m’a offert un livre. C’était un livre de ‘’Garfield’’. J’aimais bien ‘Garfield’ il est grognon et très difficile à vivre, il me faisait rire avant mon accident. C’est au cours de la soirée qui suivit sa visite que je m’aperçue que je ne comprenais pas les histoires. Pour être plus précise, je pouvais lire un titre ou peut-être deux ou trois phrases, alors qu’avant j’aurais dévoré le livre en entier. J’ignore comment vous le décrire, mais lorsque nous lisons une histoire, il y a une certaine suite, une mise en situation, une action, un début, une fin. Pour moi, tout ça n’existait pas! À l’hôpital, je croyais être sous le choc et que tout cela passerait par miracle. Mais non, ce ne fut pas le cas, et finalement, mon ergothérapeute à demandé à ce que je sois vu par une orthophoniste ou quelque chose du genre.

Lorsque cette personne, qui était aussi l’intervenante pivot au dossier, m’a reçu la première fois, je me suis présentée et elle m’a répondu: -«Je sais qui tu es, et c’est moi qui ne voulais pas prendre ton dossier» -«je vous demande pardon ?» lui demandais-je -«ta conseillère en réadaptation ne t’as rien dit?» me dit elle en me regardant d’un air prétentieux. -«Non !?»-«Eh ben! J’vais t’expliquer moi comment ça va marcher ici, premièrement si tu t’absente, on va mettre fin à la réadaptation, deuxièmement c’est moi aussi qui t’évalue pour l’orthophonie et je n’ai pas de temps à perdre avec une patiente de Madame X (ma conseillère en réadaptation), tu vas voir on va régler ça vite, est-ce que tu comprends ce que je te dis?» Me dit-elle en s’assurant que tout le monde dans la salle l’entend.

Avec cet accueil, j’avais les larmes aux yeux et je ne me sentais pas capable de m’exprimer devant elle, comment pouvais-je lui faire confiance, je l’ignore, mais je l’ai tout de même suivi dans son bureau. Ce que je regrette, amèrement, aujourd’hui. Rendu à son bureau cette femme à l’allure assez forte et à l’attitude masculine qui semblait très fière de m’avoir humilié dès notre rencontre, s’assied et me dit: «Bon, c’est quoi ton problème ? Tu ne sais pas lire.» -«Bien sûr,que je sais lire, mais maintenant je ne peux que lire une ou deux phrases et je n’en comprends pas vraiment le sens» Elle rit mesquinement, en tenant mon dossier et en me disant qu’elle était étonnée que je ne sois pas au courant, qu’il y avait eu une chicane à propos de mon dossier. Je lui assure alors que non. Elle me dit alors, que je ne resterai pas longtemps dans ‘son établissement’ soit l’Institut de Réadaptation Gingras Lindsey de Montréal.

Pour vous expliquer un peu mon état psychologique à ce moment-là, je me sentais complètement désarmée devant elle, j’avais peur de dévoiler tout ce que je vivais à ce moment-là, une période horrible à mes yeux où je découvrais peu à peu mes difficultés. J’avais maintenant peur de celle qui contrôlait mon dossier à partir de ce jour et croyez-moi, j’avais raison d’avoir peur. D’un ton sec elle répondit négativement à toutes mes demandes, comme par exemple, je ne réussissais pas à faire trois heures par jour, trois ou quatre jours par semaine, je souffrais énormément, j’étais persuadé que mon bras était fracturé à nouveau et à chaque fois que je lui parlais de quelque chose, elle ricanait. Son attitude était plus qu’inappropriée dans les circonstances, mais elle était bien clair sur le fait que c’était elle le ‘boss,un point c’est tout !

Pour ce qui est de la lecture, elle décida d’évaluer ma lecture en me faisant lire quelque chose, que je n’ai pas compris d’ailleurs et me posa des questions sur le texte. Bien sûr,étant donné que je n’avais pas réussi à le comprendre,il est surprenant qu’elle décide alors, que

j’allais bien. Elle me fit voir rapidement une neuropsychologue, qui elle me remettais un énorme questionnaire de plusieurs pages avec des questions auxquelles, je devais choisir entre quelques réponses.J’éprouvais des difficultés à lire, est-ce si difficile à comprendre?

Pendant cette rencontre, la neuropsychologue parlait au téléphone avec des amis, alors qu’elle devait m’évaluer. Finalement, ne comprenant pas les réponses, je pris la chance de lui dire, en pensant à je ne sais quoi, puisqu’il était évident qu’elle savait déjà que j’étais la personne qui n’était pas supposée être là. Comme réponse à mon problème de compréhension dont je l’informai, elle me dit:-« ce n’est pas grave, répond n’importe quoi !» Un peu fâchée, je lui ai répondu: -«Comment je vais me soigner, si je fais ça?»-«De toutes façons, ce n’est pas ici que tu vas te faire soigner !»Donc, moi qui mettais tous mes efforts dans ma réadaptation, je n’étais pas là pour me faire soigner, alors pourquoi, j’étais là !

 

 

Aujourd’hui encore,je me le demande. La seule chose que je sais, c’est que malgré mes plaintes pour arrêter de tirer sur mon bras et de me faire voir un médecin, personne ne bougeât le petit doigt pour moi, me disant à chaque fois, que c’était évident que je devais souffrir pour guérir. Je dû finalement attendre un autre deux mois, un rendez-vous avec mon chirurgien orthopédiste pour apprendre que je devais subir une autre opération à l’humérus, avec une greffe de moelle osseuse du tibia droit à l’humérus gauche. Tout le temps de ma réadaptation, la physiothérapeute tirait donc sur un bras fracturé et prétendait que je me plaignais pour un rien.Dans cette institution, je me suis sentie rabaissée et j’étais terriblement affectée par le service que j’y reçu. J’avais besoin d’avoir des gens qui m’écoutaient, ce sont des professionnels de la santé, j’aurais pourtant cru pouvoir compter sur eux ou du moins être guidé vers ma guérison, mais je ressentais surtout le besoin de me protéger d’eux.

 

 

Lorsqu’on perd confiance aux gens qui doivent nous soigner, on perd beaucoup ! J’ai bien sûr tenu au courant ma conseillère en réadaptation à la SAAQ en qui j’avais mis tout ce qui me restait de confiance, c’est des années plus tard que je compris qu’elle aussi se payait ma tête.

 

Aujourd’hui, je me sens naïve, d’avoir eu confiance en un service qui est en fait une compagnie d’assurance qui détient un énorme pouvoir et pourtant le nom aurait dû me donner au minimum, l’indice que je devais tout de même me protéger, ce que je fis par la suite. Six mois, s’était écoulés depuis mon entrée en réadaptation, en plus de constater que mon état s’améliorait un peu, d’un autre côté il se détériorait et les chutes répétitives commençaient à me causer du tort, alors que je découvrais aussi que j’étais incapable de gérer mes nombreux rendez-vous, ma mémoire et mon organisation me faisait défaut, mais grâce à mon entourage, je pouvais soutenir ou presque ce rythme , mais je me contentais de ne faire que ça dans mes journées, toutes autres activités étaient alors impossible, c’était alors que je prenais connaissance de ma fatigabilité. Je réussissais à faire environ 4 heures par jour, maximum. Ce qui est très peu pour une adulte qui doit prendre ses responsabilités, se nourrir, se laver, s’habiller, se coiffer,faire son ménage, etc. Alors, que je ne recevais aucune aide à domicile et que je devais louer un fauteuil roulant puisque la SAAQ, ne me fournissait aucune aide technique malgré, les demandes répétitives de mes médecins.

 

Mes douleurs avaient augmenté, j’attendais une nouvelle opération qui s’est déroulée peu de temps après la découverte de ma blessure, je devais alors envisager de recommencer à zéro, ma réadaptation. Pendant cette convalescence, puisque mon chirurgien orthopédiste pris la décision d’interrompre toute physiothérapie, je pris le temps de parler avec ma conseillère en réadaptation pour lui exprimer mes craintes de retourner dans cet établissement. Elle me confirma aussi cette fameuse chicane entre elle et la responsable de mon dossier et malheureusement, c’est moi qui en avais payé le prix. Ma conseillère en réadaptation me suggéra alors, une autre option, un autre centre pour continuer ma réadaptation, ce que j’accepterai un peu plus tard.


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