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CONTEXTE

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En 2000, les membres du Groupe d’appui ont visité l’ensemble des régions du Québec afin  d’évaluer  l’état  d’avancement  de  la  transformation  des  services  de  santé  mentale.


Force leur fut de constater que, malgré le haut niveau d’implication des différents acteurs, peu d’expériences relatives à une réelle intégration des services en santé mentale ont été réalisées.  Le  travail  en  vase  clos  ou  en  silo,  c’est-à-dire  des  services  proposés
indépendamment les uns des autres par chacune des organisations, demeure la norme. Il en  résulte  pour  les  personnes  utilisatrices  de  services  beaucoup  d’attentes,  peu  de continuité  et  de  multiples  répétitions  dans  les  interventions,  ce  qui  a  un  effet  direct  sur l’offre de services et sur la possibilité qu’elles ont de choisir les services appropriés.
 
Les  besoins  des  personnes  aux  prises  avec  des  problèmes  majeurs  de  santé  mentale ainsi que ceux de leur famille et de leurs proches sont complexes, étant d’une intensité et d’une durée variables dans le temps. Si nous voulons que les interventions correspondent à  cette  réalité,  il  faut  mettre  en  place  une  gamme  complète,  graduée  et  flexible  de services. Cette offre de services ainsi que la volonté de les proposer le plus près possible
du milieu de vie des personnes nécessitent les compétences d’un grand nombre d’acteurs  travaillant dans les établissements et les organismes communautaires du domaine de la santé  et  des  services  sociaux,  mais  aussi  celles  des  partenaires  de  plusieurs  autres
secteurs d’activité. La multiplication des acteurs exige l’amélioration de la concertation sur le  plan  local  si  l’on  veut  à  la  fois  faire  des  gains  substantiels  en  ce  qui  concerne l’accessibilité,   la   diversité   et   la   continuité   des   services,   préciser   le   partage   des
responsabilités  entre  chacun  de  ces  acteurs  et  offrir  des  services  satisfaisants  pour  la personne aux prises avec des problèmes de santé mentale.
 
Le  réseau  local  de  services  en  santé  mentale  se  veut  d’abord  et  avant  tout  un  projet d’intégration  des  services  sur  une  base  volontaire  pour  les  personnes  et  pour  les organisations. Il doit se construire petit à petit sur le développement d’une complicité entre
les différents intervenants basée sur un système de valeurs qui visent à accompagner les personnes aux prises avec des problèmes majeurs de santé mentale dans l’exercice de leur pleine citoyenneté. L’intégration des services doit se faire en tenant compte à la fois
de l’aspect fonctionnel et de l’aspect clinique.
 
De  plus,  cette  intégration  devra  se  faire  en  tenant  compte  des  préoccupations  des différents partenaires exprimées à l’occasion du Forum en santé mentale de septembre 2000. Pour les personnes aux prises avec des problèmes majeurs de santé mentale, la  9 Lignes directrices pour l’implantation des réseaux locaux de services intégrés en santé mentale mise  en  place  d’un  réseau  intégré  peut  entraîner  un  plus  grand  contrôle  social  si l’ensemble  des  intervenants  n’adhèrent  pas  aux  principes  de  l’appropriation  du  pouvoir.

Concrètement,  l’appropriation  du  pouvoir  favorise  la  participation  des  personnes  et  de leurs proches aux décisions les concernant directement et leur permet aussi d’influencer davantage l’organisation des services en fonction de leurs besoins tout en étant associés
au processus d’évaluation. Par ailleurs, les organismes et établissements travaillant dans le   domaine   de   la   santé   mentale   craignent   une   perte   d’autonomie   dans   leur fonctionnement et la notion d’entité désignée dans chaque réseau local est associée pour plusieurs à une ingérence directe dans la gestion des services. 
 
Le défi est de taille, mais il n’en demeure pas moins stimulant et porteur de changements nécessaires dans le contexte socioéconomique actuel si l’on veut réaliser pleinement le virage vers des mesures de soutien accessibles dans la communauté et basées sur une
vision de la mise en réseau des services de santé mentale qui soit commune à tous les partenaires.
 
Le  présent  document  veut  donc  faire  état  de  la  réflexion  du  Groupe  d’appui  à  la transformation  sur  la  mise  en  place  de  réseaux  locaux  de  services  intégrés  en  santé mentale. Cette réflexion prend assise sur une vision respectueuse du rôle des différents
partenaires,  l’ouverture  à  travailler  ensemble  et  la  créativité  pour  imaginer  de  nouvelles manières  de  collaborer  dans  le  quotidien  tout  en  répondant  aux  appréhensions  des différents acteurs. Le document se divise en deux parties : la première sert à définir les
concepts, à résumer les attentes et à préciser les grandes composantes d’un réseau local de  services  intégrés  en  santé  mentale  tandis  que  la  deuxième  partie  présente  une démarche concrète pour faciliter l’implantation d’un réseau.
 
Pour  soutenir  cette  démarche,  nous  tirerons  un énoncé  du  rapport  de  la  Commission d’étude sur les services de santé et les services sociaux, présidée par Michel Clair :
 
Nous  proposons  une  vision  et  des  objectifs,  mais  n’attendons  pas  d’avoir  tout défini en détail pour commencer à mettre en place cette vision. Au lieu d’imposer partout  un  modèle  unique  et  détaillé,  allons  de  l’avant  […]  En  d’autres  termes, agissons,  avançons,  évaluons  et  ajustons.  Cette  stratégie,  recommandée  à  la Commission  par  plusieurs  experts  internationaux,  est  à  leur  avis  la  clé  de  la
transformation réussie du réseau de santé dans divers pays. (p. 55-56)
 
 10 Lignes directrices pour l’implantation des réseaux locaux de services intégrés en santé mentale